Dans la jungle, terrible jungle…

Nous réservons via notre hôte 2 jours de trek dans la jungle pour 70 euros par tête. On est loin des tarifs de la Birmanie… Mais on en a très envie, alors on fonce ! Un jour ou deux ? Le choix fut compliqué, Maxime n’avait pas vraiment envie de dormir dans la jungle. L’argument qui fit mouche ? Le moment de partage au dîner du soir. Allez on se lance dans l’aventure.

Réveil matin 6h et oui, au nord du Cambodge on prend son temps… Comprendre ici que le petit déjeuner arrive une bonne heure après la commande. Ne voulant pas partir le ventre vide, on se lève tôt ! Deux motos viennent nous chercher à Banlung pour nous déposer dans le village qui sera le point de départ du trek. Le trajet prend 45 minutes pour Maxime et 1h20 pour Justine. Pourquoi ? Tout simplement car le chauffeur de la moto s’était perdu en pleine pampa ! Rajouter à cela le fait que Justine n’avait pas de visière à son casque et vous vous assurez des grands éclats de rire à l’arrivée. L’ensemble du petit village était réuni pour notre départ et tous ont ri de bon cœur en voyant l’état de Justine. Très sale et très rouge (toujours cette poussière) avant même de commencer !

 

 

Nous découvrons avec plaisir que nous serons seuls pendant ces deux jours avec 3 locaux rien que pour nous ! Le groupe sera constitué de deux rangers : le chef du village et sa femme qui ne parlent pas un mot d’anglais mais qui connaissent la jungle sur le bout des doigts et d’un guide, lui aussi membre du village qui maîtrise un peu l’anglais. Les rangers et le guide embarquent sur leurs dos des hamacs pour la nuit (imaginez la tête de Maxime), des provisions et le matériel de cuisine. Ils ne font pas les choses à moitié : immense wok et casseroles sont de la partie.

 

 

Nous entamons la marche dans une forêt « classique » qui n’offre pas grand chose à voir. Vous connaissez la forêt du Gave ? Et bien c’est à peu près ça ! Un peu déçu par ce début, nous en profitons pour papoter avec notre guide. Il a 30 ans et c’est la première fois qu’il tient ce rôle, il a déjà effectué le trajet deux fois auparavant mais en tant que ranger. Il a appris l’anglais à l’école mais ça fait…10 ans qu’il n’a pas pratiqué ! On s’apprendra donc mutuellement des mots tout au long de ces deux jours. Sur le chemin, il nous propose de s’arrêter chez lui. Il dispose d’un large terrain sur lequel il élève une centaines de poules en totale liberté. Notre guide est avant tout un fermier qui met de l’argent de côté grâce aux touristes pour permettre à ses enfants d’aller à l’école. Il nous confie d’ailleurs qu’il n’en veut pas plus de deux, il n’aurait pas les moyens de les instruire et refuse de les faire travailler à ses côtés. On découvre également sa maison en bambou constituée d’une seule pièce. Il n’y a pas de lit mais 4 hamacs en fils de pêche pour la nuit. Il n’y a pas d’électricité non plus, la cuisine se fait au feu de bois.

Après quelques heures de marche nous nous enfonçons dans une forêt plus dense ou les bambous sont rois. Au fur et à mesure de notre avancée, nos 3 compères nous expliquent l’utilité des différents arbres : pour les maux de ventre, de tête, pour trouver le sommeil, pour extraire de l’eau fraiche des racines etc… Ils nous expliquent également comment obtenir du combustible à bougie en brulant l’intérieur d’un arbre. Le chef du village reviendra dans quelques jours récupérer la précieuse cire ainsi formée. Nous avons le droit à un véritable cours de survie et nous nous sentons bien incultes sur la nature qui nous entoure…

 

 

Notre guide nous explique alors que la minorité ethnique qui compose son village (les Tampouns) n’a pas les moyens de se rendre à la ville pour acheter des médicaments ou des bougies. La forêt leur fournie tout ce dont ils ont besoin. Elle est d’ailleurs leur propriété. Le gouvernement a souhaité vendre son exploitation à une société privée il y a deux ans mais le représentant des Tampouns, avec l’appui des manifestations du peuple à réussi à le faire plier. La forêt couvre leur besoin journalier mais pas seulement. Ils en extraient également le bois pour le revendre. Les revenus mensuels des Tampouns ne dépassent pas les 50 euros. Leur société se base encore beaucoup sur le troc et l’autosuffisance.

 

 

Nous finissons la journée par longer la rivière auprès de laquelle nous poserons notre campement. Au passage nos deux supers rangers récoltent des algues avec l’aide d’un bâton. Intrigués on s’approche et demandons l’utilité. La réponse fut sans appel « food for tonight ». Ça va bien se passer… C’est aux abords d’une petite cascade que nous finirons notre journée. L’occasion pour Justine d’enfin se débarbouiller un peu ! Nous nous activons (enfin surtout le guide et les deux rangers) : il faut faire le feu, préparer le menu du soir et installer le campement. Nous avons le droit à un vrai festin : salades de légumes crus assaisonnés au citron et piment, soupe de légumes mijotée dans un bambou récupéré dans la journée (ça c’est vraiment trop bon) et soupe d’algues (sans surprise c’est vraiment dégueu !).

 

 

À la fin du repas notre guide sort de son sac un litre d’alcool de riz. Après quelques verres les langues se délient. Il n’est jamais sorti de son village et aimerait beaucoup se rendre aux temples d’Angkor. Justine dégaine son téléphone et lui demande s’il veut voir des photos. C’est émerveillé qu’il découvre les anciens temples ils ne les avaient jamais vu même en photo. C’est en tentant d’expliquer nos métiers respectifs : pas simple de faire comprendre les ressources humaines et le web design, qu’il nous informe qu’il ne connait pas internet. On essaie tant bien que mal de lui expliquer ce moyen de communication.

Un peu beaucoup assommés par le digestif cambodgien nous nous endormons sans difficultés dans nos supers hamacs moustiquaires ! Justine dormira 10 heures, pour Maxime ce fut un peu plus compliqué mais bien moins pire que ce à quoi nous nous attendions.

 

 

Les noodles du matin ingurgitées nous reprenons la route et grimpons quelques monts sans grande difficulté. Les paysages sont magnifiques et nous apercevons même quelques singes. Sur le chemin, nous nous arrêtons chez l’oncle de notre guide. Nous nous installons avec sa femme dans l’unique pièce de leur habitation. Au détour d’une conversation nous parlons de neige. Ne parvenant pas à nous faire comprendre, nous montrerons encore une fois une photo. C’est la première fois qu’ils en voyaient, ils ne connaissaient pas son existence « Ça tombe du ciel ? » Dans leur région, les températures ne descendent jamais en dessous des 15°.

Nous rentrons épuisés par ces deux jours mais heureux et remplis de souvenirs inoubliables. Ce sera le moment fort de notre séjour au Cambodge.

 

 

Plus d’images…

Banlung Jungle
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