Après 4 jours féeriques à Cat Ba, on se décide à quitter notre île favorite pour rejoindre les terres du Vietnam. On a beaucoup entendu parlé de la baie d’Ha Long terrestre et ça nous permet de faire une escale avant Hoi An, alors on fonce. Le trajet est long, le mini van ne casse pas 3 pattes à un canard et on arrive avec 3 heures de retard. Normal me direz-vous c’est un mini van !
Ninh Binh, c’est glauque !
Largués à Ninh Binh dans une station essence on est parti pour 45 minutes de marche avec nos gros sacs pour rejoindre la guest house réservée la veille. La ville est bétonnée, embouteillée, sale et franchement pas accueillante ! On se demande encore aujourd’hui s’il y avait un centre-ville ?! Car nous n’avons traversé que de grandes artères impersonnelles et désertes. On trouve moins cher sur la route et on profite de l’annulation gratuite pour changer d’hébergement. Il n’y a rien autour, pas de restaurant, pas de supermarché… heureusement l’hôtel fait restaurant, on est sauvé !
Vinh Long ou Tam Coc ?
La baie d’Ha Long terrestre désigne une zone autour de Ninh Binh autour de laquelle on peut observer des formations karstiques émanant du sol. Deux sites bien distincts proposent des balades en barques afin de profiter des paysages :
- Tam Coc : le plus touristique. Cette petite ville située à ½ heure de Ninh Binh est bâtie autour du tourisme. Rien d’authentique dans ces ruelles remplies de restaurants et d’hôtels en tout genre. Elle débouche sur des étroits canaux, point de départ des célèbres tours en barque. Pas besoin donc de louer un engin motorisé pour profiter de la balade ! Les alentours peuvent se visiter en vélo.
- Vinh Long : accessible uniquement en tuktuk ou en scooter depuis Tam Coc ou Ninh Binh, le site est délaissé des touristes et donc plus authentique. Les prix des balades en barques sont de fait bien moins élevés qu’à Tam Coc.
La baie d’Ha long terrestre depuis Vinh Long
Après de longues heures de recherches sur la toile, on opte pour Vinh Long. Une fois n’est coutume au Vietnam, il pleut… On enfourche le scooter : « Même pas peur » et partons affronter les intempéries. Il caille sévère sur la moto et la pluie nous fouette le visage… On tente quelques clichés sans grand succès, la brume est trop épaisse. Les souvenirs sinistres de Sapa nous reviennent à l’esprit : ce pays ne veut pas de nous !
Après ½ heures de route, nous sommes rincés (au sens propre comme au figuré) ! Nous arrivons sur un parking désert et payons notre entrée au guichet, bonne nouvelle le prix est fixe : une négociation de moins à mener… D’autant plus qu’au Vietnam on est toujours perdant !
Nous grimpons dans la barque et faisons la causette avec notre rameuse. Elle est charmante et très rieuse. 10 minutes que nous sommes partis et… on a fait 5 mètres ! On a le vent de face, ça n’aide pas et nous nous sentons de plus en plus gênés. La vietnamienne qui nous fait la visite peine vraiment à nous traîner sur l’eau ! Le malaise s’amplifie au bout d’une demie heure : on a fait 300 mètres et elle semble souffrir de plus en plus. Nous nous tâtons même à lui demander de faire demi-tour ! Le vent se calme et nous avançons assez afin de pénétrer dans un couloir à l’abris du vent. Nous observons des roches karstiques sur l’eau parmi la brume et le silence : nous sommes les seuls. L’endroit à quelque chose de mystique mais… On s’ennuie terriblement ! Maxime ne tient pas en place « c’est quand qu’on arrive ? » « Encore 45 minutes ? Sérieux ? » Le paysage est très beau mais assez répétitif… Et honnêtement bien moins impressionnant que celui de La Han Bay. C’est au fond du trou, que notre guide nous montre des points gris bougés sur une des roches. Après quelques minutes, nous apercevons, pas un ni deux mais toute une colonie de singes sauvages ! Là on adore… D’autant plus que nous en croisons une deuxième quelques minutes plus tard.
L’heure et demie écoulée (victoirreee !) nous remercions chaleureusement notre batelière et lui tendons un petit billet équivalent à 5 euros en guise de pourboire (le prix de la balade pour une personnes). Cette dernière le refuse, nous mettons du temps avant de réaliser qu’elle demande une somme 5 fois supérieure ! Nous lui expliquons que nous avons déjà payé mais que conscient de la difficulté de son métier nous souhaitions l’aider un peu. Elle devient carrément agressive et nous lui découvrons un nouveau visage ! Mal à l’aise une fois de plus on finit par déposer le billet sur la barque et partir sans se retourner… Cette dernière anecdote finira d’achever cette sinistre balade…
Se perdre dans Tam Coc
L’après-midi, on se dit qu’on a dû passer à côté de quelque chose et mettons le cap à Tam Coc. Après avoir bravé la pluie et le vent pendant 45 minutes, nous nous faisons stopper net à l’entrée de la rue principale. « Ah bon les scooters sont interdits dans la ville ? ». Pas moyen de négocier on laisse notre engin sur le parking à l’entrée et poursuivons à pied. La visite des alentours en engin motorisé tombe à l’eau. Décidément ce n’est pas notre jour (ou notre pays). Suite à notre longue balade matinale nous passons notre tour pour celle de Tam Coc. On ne se démonte pas, on enfile les K-way en mode « équipe de bowling » et partons découvrir les alentours à pied. Il fait vraiment froid et l’étanchéité de nos vestes nous pose question. On se dit ça doit vraiment être agréable, au soleil, et à vélo… Au détour d’une ruelle on aperçoit un petit village plus authentique « trop mignon » ! Enfin ça c’était avant qu’un chien (enragé ?!) s’attaque au mollet de Justine. Grosse frayeur car la bête en question a franchement l’air mal en point. Plus de peur que de mal, le molosse s’est pris les dents dans le sarouel et n’a fait que pincer la peau. On n’a pas évité les cris qui ont ameuté la moitié du village mais on n’ira pas à l’hosto aujourd’hui !
La morale de cette histoire ? Le sarouel c’est pas terrible MAIS ça peut te sauver une jambe.
Et si c’était à refaire ?
- On vérifierait la météo avant de se lancer dans l’aventure. La baie d’Ha Long terrestre sous la pluie, ça craint !
- On payerait quelques dongs de plus pour la balade mais on aurait posé nos valises à Tam Coc ! A force de vouloir éviter le tourisme de masse on passe forcément à côté de quelque chose…